Published: 1 janvier 0101
Résumé:
La Grande Peur dans La MontagneLes pâturages du plateau
qui surplombe Sasseneire sont-ils maudits? Dans ce petit
village des Alpes du Valais suisse, de la bonne herbe est ainsi
laissée à l'abandon. Que s'est-il passé il y a
vingt ans? Les anciens en parlent avec effroi comme d'un grand
malheur. Nul, après tout ce temps, ne sait plus ce qu'a
vraiment été cette histoire de maladie de bêtes
dont les détails sont perdus. La jeunesse balaie les
anciennes peurs et décide que ces pâturages doivent
à nouveau être utiles aux bêtes du village. Une
nouvelle expédition à l'alpage est décidée
avec un petit groupe d'hommes: Le Maître, son neveu
Barthélémy, seul «rescapé de la
précédente expédition» et qui se croit
à l'abri avec son petit papier magique, Romain , Julien,
un jeune amoureux, et enfin Clou. La désapprobation des
anciens n'y changera rien et leurs avertissements resteront
lettre morte. La vie s'organise au chalet d'alpage planté
au milieu d'un décor que C. F. Ramuz nous décrit avec
talent. Avec lui, la montagne devient un personnage à part
entière, elle s'anime avec sa grandeur et sa puissance qui
domine les hommes. La montagne a ses secrets et ses
mystères qui nous fait nous sentir bien petits et à
la merci des éléments. Peu à peu la peur tisse
sa toile dans le groupe. Y a-t-il vraiment une malédiction
attachée à cette terre? Les anciens avaient-ils
raison? La nature ne laissera aucun répit aux hommes
présents là-haut, ni la maladie. Une lente descente
aux enfers personnelle et collective. La nature est-elle plus
forte que les hommes qui ne peuvent que l'écouter et
rester humble?La Guerre dans le Haut-PaysEn 1797, les
idées révolutionnaires arrivent de France dans les
Préalpes vaudoises, jusqu'à la vallée des
Ormonts, dans le canton de Vaud. Le Bas de la vallée est
déjà acquis aux nouvelles idées, mais le Haut,
très conservateur, reste attaché au canton de Berne.
Dans ce contexte historique tendu, les villages du Haut se
rassemblent pour résister à l'ennemi du Bas ; seuls
deux individus sont tentés par la Révolution : le
vieux soldat un peu anarchiste Ansermoz et David, le fils du
plus virulent conservateur antirévolutionnaire, qui va le
renier pour ses idées libertaires. David quitte donc son
père et son village pour aller s'engager avec les soldats
du Bas. Le malheur est que David est très amoureux de
Félicie et ne vivra que pour la revoir et lui dire qu'il
l'aime. Pendant ce temps, restée au village, Félicie
se morfond en silence et tombe dans une folie
désespérée, malgré les tendres attentions
de son père. Jusqu'au jour où, mue par son instinct
amoureux, elle se lève et part seule à la recherche
de David dans la montagne. La fin n'est pas en forme de happy
end, on s'en doute, elle sera douloureuse et brutale pour les
deux amoureux. Ramuz nous livre une magnifique et tragique
description du combat entre l'amour et la politique, du conflit
de génération entre père et fils, des tensions
entre le Haut et le Bas qui divisent les habitants de cette
vallée.