Published: 1 janvier 0101
Résumé:
Quelque part, dans la touffeur de ce que l'on devine
ètre une forèt tropicale d'Amérique latine,
mille hommes s'apprètent à prendre la route pour
rejoindre à Iquita le reste de leur unité. Mais ce
soir-là, alors qu'on célèbre sous une tente
l'anniversaire du général Soledad, une sentinelle
alerte l'aide de camp que cinq feux brûlent à
l'horizon. Est-ce l'oeuvre des insurgés ? des Indiens ? Le
général est fasciné. Tandis que survient l'aube,
il prend une décision cruciale: Iquita et la campagne
menée contre Bolivar attendront, il faut traverser la
jungle et suivre la route des flammes hypnotiques. À
Iquita, le général San Martinez, qui dirige l'autre
partie de l'armée espagnole s'inquiète. Attaques
ennemies ? Désertion ? L'immobile général de
garnison attend et songe à celui dont il fut autrefois
l'ami fidèle, ce temps d'avant l'apparition d'une certaine
Maria-Elena, figure envoûtante qui marqua la division
cruelle entre les deux hommes. De cette histoire, le lecteur ne
saura rien. La fièvre d'absolu de Soledad a conduit la
troupe à sa perte. L'horizon de feu n'a fait que reculer
à mesure que la troupe s'est avancée vers lui. Une
parcelle des plateaux a été élue par le
général pour y bâtir une cité exempte de
femmes et fondée sur l'oubli du passé. Des hommes y
sont morts, d'autres y ont perdu la raison. Une fleur, la
funeste puya raimondi, accompagnera de son unique floraison la
disparition de ce monde né de la folie d'un homme. Et au
retour de cette traversée des enfers, on ne rapportera
qu'un journal de bord tenu jour après jour et jusqu'à
son dernier souffle par Soledad dont San Martinez fera une
lecture hypnotique traversée tour à tour par la
fureur et l'angoisse, sans y trouver de réponse. Le Général Solitude fut dans un premier temps une
nouvelle, écrite dans les années 1990, puis,
investissant des territoires jusqu'alors inexplorés, la
nouvelle prit la tournure du roman, un roman
vénéneux. Le premier roman d'Éric Faye.